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Coûts de la santé – Les pistes pour une meilleure gestion

Coûts de la santé – Les pistes pour une meilleure gestion

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Situation actuelle :

En 2017 les dépenses de santé se sont montées à 82,5 milliards en Suisse. Pour rendre ce montant plus clair, cela représente une dépense mensuelle de 814 francs par habitant. Ces coûts ont doublé en 20 ans et représentent, toujours en 2017, 12,2% du PIB. Cette explosion des coûts est explicable par de nombreux facteurs. Contrairement à la simplification parfois faite, la démographie, et donc le vieillissement de la population, n’est pas la seule explication de cette tendance de fond. Les progrès médico-techniques sont un autre point qui vient influencer les coûts, de même que les attentes plus poussées que suscite le système de santé. Les citoyens paient de plus en plus et deviennent donc de plus en plus exigeants. Cette réalité pose un problème d’autant plus qu’elle est plus fortement marquée que ce qu’on peut observer à l’étranger. Car oui, de manière générale, les dépenses de santé – publiques et privées confondues – par habitant progressent dans tous les pays, mais c’est en Suisse que la croissance est la plus forte. Forcément, les citoyens attendent des réponses. Ils placent la thématique de la santé/ caisses-maladie en deuxième place du classement des préoccupations du Credit Suisse 2018. Il s’agit de répondre ici à une inquiétude grandissante de la population qui voit ses charges augmenter.

La population tient à son système de santé de qualité. Toutefois, il reste cher en comparaison internationale et les coûts continuent de prendre l’ascenseur. Il est importer de noter que cet état de fait est observable depuis l’introduction d’une assurance maladie obligatoire. Forcément, dans un système qui collectivise les coûts, les comportements tendent à devenir moins rationnels. La facture pèse de plus en plus lourd dans le budget tant des assurés que des pouvoirs publics qui règlent une partie de la note. L’objectif principal doit être d’empêcher cette augmentation quand elle ne trouve aucune justification médicale. Selon les experts mandatés par le Conseil fédéral (voir rapport ci-dessous) 20 %, respectivement 6 milliards de francs, pourraient être économisés dans l’assurance de base sans toucher à la qualité des soins. Le système dysfonctionne largement à ce jour, il s’agit de remédier aux nombreux incitatifs négatifs qu’il contient. Il ne s’agit pas simplement de répartir autrement la charge financière d’un système bancal comme le propose le parti socialiste, mais bien de s’attaquer au problème à la racine. Comme l’a récemment proposé le Conseil fédéral en soumettant à consultation une suite de conseils du groupe d’experts qu’il avait mandaté.

Quelques pistes :

  • Instaurer un plafond contraignant pour l’augmentation des coûts et sanctionner les dépassements.

  • Les génériques sont plus de deux fois plus chers en Suisse que dans les pays de référence européens. Il faut introduire un système de prix de référence pour les médicaments dont le brevet a expiré. Inspirées de systèmes de prix de référence à l’étranger, deux variantes sont soumises au débat : l’une comportant une réduction des prix, l’autre basée sur un système de déclaration. L’introduction du système de prix de référence favorisera la remise de génériques et de préparations originales dont le brevet a expiré.
  • Il faut introduire un article relatif aux projets pilotes pour permettre aux cantons et aux partenaires tarifaires de réaliser des projets pilotes novateurs en dehors du cadre de la loi fédérale sur l’assurance-maladie (LAMal) mais susceptibles de maîtriser les coûts.
  • Transférer des prestations effectuées en milieu stationnaire vers l’ambulatoire en harmonisant le financement du système de santé.

  • Introduire un compte d’épargne santé défiscalisé. Les avoirs accumulés grâce à ce nouveau compte pourraient être utilisés le moment venu pour les soins à domicile, les structures d’accueil de jour et les séjours en EMS, ce qui réduirait le recours aux prestations complémentaires (PC).

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Mesures visant à freiner la hausse des coûts – Rapport du groupe d’experts 

Mesures visant à freiner la hausse des coûts dans l’assurance obligatoire des soins (AOS)

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Pour une réforme ambitieuse du premier pillier

AVS

Situation actuelle :

De plus en plus de personnes vivent jusqu’à un âge avancé et touchent de ce fait plus longtemps une rente. En 1948, l’espérance de vie d’un homme de 65 ans était d’à peine 12 ans, et celle d’une femme de 65 ans, d’un peu plus de 13 ans. A ce jour, elle est de 19,8 ans pour les hommes et de 22,7 ans pour les femmes. Ajoutez à cela une natalité en baisse et une génération à forte natalité – les baby-boomers – qui va prendre sa retraite dans les années à venir, et vous avez une idée du déséquilibre du système. En résumé, le nombre de retraités augmente plus rapidement que le nombre d’actifs. Au cours des dernières années, l’immigration a certes pu freiner cette évolution défavorable, mais n’a pas pu la compenser. Il y a 60 ans, on comptait en moyenne 6 actifs pour un retraité. On n’en compte plus que 3,4 aujourd’hui, et ce sera encore moins à l’avenir. Il est grand temps d’agir pour répondre à cette évolution. Le lancement d’une initiative pour remédier à cela est donc urgent. Depuis quelques années, le financement de l’AVS se dégrade rapidement. C’est simple : les entrées ne suffisent plus à couvrir les dépenses. Prenons l’année dernière, 2018, le déficit s’élevait à plus d’un milliard de francs.

Notre idée

A notre avis, les Pays-Bas et le Danemark disposent des systèmes les plus durables. Dans leur plan, il est prévu dans un premier temps, que l’âge de la retraite soit relevé, puis lié à l’espérance de vie. Afin d’améliorer notre AVS, notre initiative prévoit donc les deux étapes suivantes :

  1. Dans un premier temps, l’âge de la retraite sera porté à 66 ans d’ici 2032, par tranches de deux mois.
  2. Dans un deuxième temps, l’âge de la retraite est lié à l’augmentation de l’espérance de vie (à 65 ans).
    • Si l’espérance de vie devait augmenter de deux ans d’ici à 2050, par exemple, l’âge de la retraite n’augmenterait que de 19 mois. Pourquoi avoir retenu le facteur 0,8 ? Aujourd’hui déjà, nous passons environ 80 pour cent de notre vie dans l’enfance et en âge de travailler et environ 20 pour cent à la retraite. Un facteur de 0,8 garantit que cela continuera à être le cas à l’avenir.
    • Pour permettre aux futurs retraités de planifier leur retraite de façon anticipée, l’initiative contient des dispositions transitoires selon lesquelles l’âge de la retraite doit être connu cinq ans avant la retraite.
    • Afin de s’assurer que l’augmentation de l’âge de la retraite ne soit pas trop élevée, l’âge de la retraite peut être relevé de 2 mois par an au maximum.

Nous savons qu’une partie de la population n’a pas forcément envie de travailler plus longtemps. Mais ne rien faire n’est pas une option. En relevant progressivement l’âge de la retraite, nous assurons également l’existence de l’AVS pour les générations futures. Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice. Avec cette initiative, la jeune génération s’engage à travailler une année de plus par exemple.

Compensation pour les métiers difficiles

Bien évidemment, cette réforme ambitieuse doit tenir compte des différences entres les métiers. Aujourd’hui déjà, certaines professions permettent aux employés de prendre des retraites anticipées. C’est pourquoi les maçons prennent leur retraite à 60 ans. Et même sans accord avec votre employeur, les hommes et les femmes peuvent anticiper la rente. L’anticipation de la rente engendre une réduction de la rente. Augmenter l’âge de référence de 65 à 66 ans ne change rien à cette possibilité. Il incombera, comme aujourd’hui, aux partenaires sociaux (patrons et syndicats) de trouver des solutions selon les branches et la difficulté du métier. De plus dans le cadre de la réforme AVS21 une plus grande flexibilité de l’âge du départ à la retraite sera introduite. C’est une mesure soutenue par les JLRS depuis de nombreuses années.